Vente des céréales Assurer son revenu en achetant des options
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«Les options sont capables de faire ce dont tout le monde rêve. Elles permettent de garantir un prix de vente minimum et de pouvoir profiter d'une hausse du marché », explique Benoît Labouille, directeur d'Offre et demande agricole. Ceci explique certainement en partie leur succès. Il se traite parfois plus d'options que de lots sur les marchés à terme.
Les options fonctionnent comme une assurance. Elles ont un coût (la prime) et permettent de se protéger d'un risque : la volatilité des cours. Il en existe deux grands types : les « Calls » et les « Puts ».
« Vendre trop tôt est assez traumatisant. Souvent, les agriculteurs préfèrent attendre, de peur de manquer d'opportunités à la hausse par la suite. L'achat de Calls couplés à la vente des récoltes permet de sortir de cette difficulté », indique Michel Portier, directeur d'Agritel. En vendant sa récolte, l'exploitant se garantit son prix de vente minimum, tandis que le Call lui permet de profiter d'une hausse éventuelle en encaissant tout ou partie de la progression du marché suivant le type choisi.
Variation de la prime
Cette stratégie s'applique également lorsque le producteur anticipe une hausse du marché, mais qu'il est contraint de se libérer de sa marchandise en raison de besoins de trésorerie ou de capacités de stockage insuffisantes.
Au contraire, les Puts sont utilisés par un agriculteur qui ne peut pas ou ne veut pas vendre sa récolte. Pour lui, le risque est alors de voir le marché baisser. Il se garantit alors un prix de vente minimum en achetant des Puts, qui lui permettront d'empocher une partie de l'ampli- tude de la baisse.
Mais ces stratégies ont des coûts. « Lorsque l'on achète une option, il faut être prêt à perdre le montant de la prime », explique Benoît Labouille. Ainsi, « l'achat d'une option ne doit s'envisager que si le prix du marché a atteint le prix d'objectif majoré de la prime », complète Michel Portier.
De même, dans une optique de couverture, l'agriculteur doit toujours faire coïncider l'achat de Calls ou l'exercice de Puts avec des ventes correspondantes de marchandises physiques. Autrement, l'utilisation des options devient spéculative puisqu'elles ne servent plus à assurer une rémunération pour les produits de la ferme, mais à faire fructifier un capital.
Le montant de la prime dépend de trois facteurs :
- la durée pendant laquelle elle peut être exercée
- le prix d'exercice,
- la volatilité du marché à terme auquel elle se réfère.
Par exemple, au mois d'avril, la volatilité des marchés agricoles est assez faible, ce qui diminue le coût des Calls et des Puts. D'une manière générale, plus le service apporté apparaît important et plus la prime est élevée.
Transfert de risque au vendeur
Concrètement, comment le marché des options fonctionne-t-il ? Lors de l'achat d'un Call ou d'un Put, le producteur transfère le risque de la volatilité des cours au vendeur, généralement une banque ou un organisme stockeur.
Afin de gérer ce risque, le prestataire de l'option va acheter ou vendre des lots sur le marché à terme suivant des formules mathématiques bien précises. Vendeurs et acheteurs négocient sur la plate-forme des marchés à terme européens, Euronext. Pour chaque échéance du contrat à terme, il est pos- sible d'acheter des options au prix d'exercice souhaité par graduation de 1 euro par tonne pour le contrat blé meunier et de 2,5 €/t pour le contrat colza. Pour se procurer ces produits, les agriculteurs ont le choix. Les organismes stockeurs (OS) sont désormais nombreux à vendre ce genre d'outils, via leurs propres comptes « marché à terme ».
Mais ils réclament un engagement de livraison de la marchandise, car leur statut juridique ne leur permet pas de vendre des produits purement financiers. Certaines coopératives ou négociants associent des options à leurs formules de type « prix d'acompte + complément ». Les courtiers vendent aussi des Calls et des Puts.
Le producteur peut également passer ses ordres via son propre compte « marché à terme ». Cela lui laisse la possibilité de revendre ses options dans certains cas où cela pourrait paraître judicieux. Par une gymnastique technique, la possession d'un compte permet la transformation de Calls en Puts ou inversement.
Un vocabulaire à maîtriser :
- « Dans la monnaie » : l'option est dite dans la monnaie lorsque son exercice permet un gain. Un Call est dans la monnaie dès que le prix du marché dépasse le prix d'exercice.
- « A la monnaie » : l'option est à la monnaie lorsque le prix du marché est égal au prix d'exercice.
- « Hors la monnaie » : l'option est hors la monnaie lorsqu'elle est perdante face au prix du marché.
- « Strike » : c'est le prix d'exercice d'une option. Un « Put strike 130 » signifie qu'il ne peut être exercé qu'en dessous d'un prix de marché de 130 €/t.
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